suite de la troisième partie

*

Après être rentrée chez moi pour me remettre la tête à l’endroit, je sortais et marchais longuement en longeant la mer. Puis je m’installais sur les galets, réfléchissant aux suites que je pourrais donner à cette histoire. Mes proches, s’ils étaient encore proches, me conseilleraient d’oublier cet endroit, tout comme ils m’avaient déjà conseillé de ne pas aller m’exiler dans la forêt. Etant d’une nature sensible et influençable, ce qui n’exclue pas une force de caractère qu’ils ont toujours voulu ignorer, ils penseraient que j’affabule et que le climat marin ne me convient pas. Et que diraient-il de mon voisin ? Ce bonhomme me plaisait pour toutes ses différences qu’il affichait avec les communs mortels. Et puis, il y avait son côté tranquille et rustre à la fois, il dégageait une évidente force intérieure. Je ne savais rien de lui, il m’en apprenait sur moi. Ce n’était pas une question de confiance, pour en arriver là il faudrait du temps, plutôt une sensation de vie, de liberté qui s’offrait à moi dans un contexte que je pouvais apprivoiser. Certes, des faits étranges me dérangeaient, ces voix que j’entendais, et puis cet autre chose indescriptible… Et ça me faisait peur, c’est vrai, mais la peur était une vieille compagne. Je la savais protectrice, une sorte de détecteur de fumée dont la principale fonction est de nous avertir contre le danger, j’en connaissais aussi le pouvoir destructeur quand elle tourne à la panique, allant jusqu’à se traduire par une fatale combustion spontanée de la lucidité. Mais là, j’avais confiance, n’avais-je pas déjà réglé leur compte à bien des démons intérieurs, dorénavant seule l’expérience m’intéressait. Et puis, si je n’étais pas courageuse, je savais que tout avait une explication plus ou moins rationnelle.

Je rentrais avant la nuit. Il était trop tard pour que je passe chez monsieur Sant. Je dinais et me couchais tôt tant j’étais épuisée. Sans surprise, mon sommeil fut interrompu par la bacchanale des tourments, des angoisses, des doutes. Ma chère mélancolie me rendait visite et me jouait son long monologue corrosif.  Je laissais ses pensées vénéneuses défiler avec une lassitude flegmatique. Elles étaient comme un gué indispensable pour passer d’un jour à l’autre. Il fallait compter une à deux heures de spectacle dont les numéros redondants finissaient par avoir raison de l’insomnie. Au réveil, les éboueurs du sommeil avaient tout nettoyé, et j’étais de nouveau prête à affronter le monde. La douche finissait de balayer les derniers confettis funestes qui trainaient encore ici ou là dans les recoins de ma conscience. Je me mettais ensuite à ma table de travail, grappillant quelques miettes de biscuits, mon projet avançait tant bien que mal. Dehors, la pluie s’était mise à tomber mais la lumière du ciel restait douce, je fermais les fenêtres, j’allumais la lampe au-dessus de la table où papiers et livres s’étalaient.

Une porte claquait quelque part. Une fenêtre mal fermée peut-être. Le battement devenait de plus en plus violent, rageur, jusqu’à ce qu’éclate un bris de verre qui me fit sursauter. Le coup de genou que je donnais dans le pied de la table déstabilisa une pile de livres qui tombèrent par terre. En me baissant pour les ramasser, mon attention fut attirée par des traces d’eau sur le sol. Je levais la tête, pensant voir une fuite au plafond, ce qui à l’évidence était improbable puisque le liquide gouttait du meuble où j’avais enfermé le cahier. J’ouvrais le tiroir et constatais les dégâts. Le cahier baignait dans un jus venu de nulle part. Je m’en emparais, l’égouttant comme je pouvais, prenant des précautions pour ne pas l’abîmer davantage. J’allais tenter de le faire sécher près d’une source de chaleur lorsqu’on frappa à la porte d’entrée. J’ouvrais et me retrouvais face à Monsieur Sant. Il était dans un état plutôt pitoyable, une main bandée, le visage fatigué, j’allais le faire entrer, mais avant que je ne commence à parler il me prit délicatement le cahier mouillé et m’intima de le suivre. Comme j’hésitais, alors qu’il montait déjà les escaliers, il insista.

– Si vous voulez des réponses, c’est le moment, suivez-moi !

Stupéfaite tout autant que poussée par la curiosité, je tirai ma porte et lui emboîtai le pas. Ce n’est que lorsqu’il poussa sa propre porte que je réalisais que j’allais entrer dans son monde. Cette fois j’y étais.

regarder autour de moi ? Je n’en ai aucun souvenir. Il y eut ce moment où je tombais. Et depuis je suis toujours en train de tomber. Il fait nuit, je ne ressens aucune peur, aucune sensation si ce n’est que j’ai conscience d’avoir perdu des parties de moi. Je m’effiloche, je fonds, je m’écoule. Je me mêle à des mots que je ne connais pas. A nous tous nous formons une farandole. J’ai oublié à quoi je ressemblais avant…

Le reste était illisible, l’encre encore humide s’était étalée sur le papier. Je tournai quelques pages du cahier, des traces de mots s’y dispersaient. Je le rendais à l’homme. Il me regardait. Attendait-il une réaction ? Je bafouillai.

– Je suis désolée, j’ignore d’où vient cette eau…

– Vous aussi vous faites dans la déculpabilisation à deux sous. Soyez tranquille, vous n’y êtes pour rien.

Ne sachant pas trop quoi dire, je lui demandais s’il était l’auteur des mots que je venais de lire.

– Non. J’ai trouvé ces cahiers quand je me suis installé il y a une dizaine d’années. Il y en a plus d’une centaine rangés sur ces étagères. Certains ont été écrits à plusieurs mains si j’en crois les différentes calligraphies, ou bien leur auteur avait plusieurs personnalités, ce qui est plus plausible. S’il s’agit d’un journal, il n’est pas daté. Cessez de faire cette tête malheureuse, je sais que vous n’avez rien renversé dessus. Ça va vous paraître incroyable mais c’est l’encre qui humidifie le papier. Vous avez entendu les voix, et bien, elles proviennent des cahiers, chaque fois qu’elles parlent, un cahier perd des mots, comme si l’encre se décomposait pour laisser le spectre des mots s’échapper. Rien qu’une réaction chimique en somme.

Une réaction chimique…. dans sa tête, oui. Ça devait sentir le barbecue là-dedans. On courait au court-circuit assuré. Je choisissais de faire diversion pour colmater ce qui pouvait encore l’être. D’un air détaché je regardais les étagères où la plupart des cahiers étaient emprisonnés dans des toiles d’araignées. Certaines de ces bestioles paraissaient dormir depuis des siècles tant elles étaient immobiles. D’autres se déplaçaient sur la toile nonchalamment à la recherche de quelques proies.  Il dut voir mon réflexe de répulsion.

– Ne prenez pas cet air dégouté. Ces cahiers ont la bougeotte, ils cherchent à s’ouvrir, à se répandre, ceux qui sont derrière les toiles d’araignées, au moins, restent à leur place.

Je lui demandais pourquoi il ne s’en débarrassait pas. Toute cette place qu’ils occupaient dans un si petit logement. Il m’invita à m’asseoir.

– Je vais vous raconter. Quand je suis arrivé, tous les appartements étaient habités. Mon propriétaire n’a jamais mis les pieds ici, il avait hérité d’une tante, je crois. Elle-même avait loué l’appartement à un homme qu’on disait peu communicatif, solitaire, asocial, un peu fou… banalement ce qu’on dit de ceux qui vivent en marge de la société. Lorsque cet homme est mort, l’appartement est resté longtemps inoccupé. Et puis je suis arrivé. J’ai découvert tout un fatras de bric et de broc que j’ai jeté, sans toutefois toucher à ces étagères chargées de cahiers. J’aimais penser qu’un trésor s’y cachait. Quand je fus installé, j’en ai ouvert quelques uns, ils étaient invariablement écrits à l’encre bleue, et remplis de signes, de mots, de phrases, difficiles à déchiffrer. Quand je dis remplis, l’écriture envahissait toute la surface de toutes les pages. C’est à partir de ce moment que des bizarreries se sont produites. Les voisins disaient qu’ils entendaient des voix. C’était très timide au début, puis je me suis rendu à l’évidence que je les entendais aussi. Comme ce phénomène avait lieu depuis mon arrivée, j’en étais obligatoirement responsable. Les cancans allaient bon train à mon sujet. Ça m’amusait plus que ça me gênait, et puis, ils avaient raison, j’étais responsable de ce qui se passait. Je me suis finalement aperçu que le phénomène faisait suite à l’effacement des mots des cahiers que je retrouvais dans un état similaire à celui-ci. Cahier mouillé, mots envolés. Un peu comme des vases communicants, si les mots n’étaient plus chez moi, c’est qu’ils étaient autre part. Au fait, vous voulez peut-être un verre d’eau, je ne vous ai rien proposé.

J’acceptais volontiers son verre d’eau. Il but lui aussi et repris son histoire.

– Donc, l’atmosphère de l’immeuble devenait de plus en plus tendue. Passé l’amusement du début, je me gardais de toucher les cahiers, mais je me rendis à l’évidence que j’avais lancé un processus que je ne pouvais pas arrêter. Si l’innocence existe, croyez bien qu’elle ne nous concerne pas, Héloïse. Les voisins n’ont souffert d’aucune blessure physique, par contre, je n’en dirais pas autant de leur état psychique. Chacun agressant l’autre de sa nervosité, ils s’étripaient à coups de mots, ce qui semblait exciter le phénomène. Je décidais de jeter ces fatras de papier. J’en mettais deux ou trois à la poubelle, ceux que j’avais sortis des étagères, et là, ce fut le drame. Deux étages se sont effondrés dans les jours qui ont suivi, comme si une partie de leur ossature eut été rongée sans raison apparente. Heureusement, entre temps, les habitants avaient plus ou moins déserté l’immeuble, sauf moi, Guillaume. Je me sens tellement à ma place ici, que j’espère ne jamais en partir. J’ai appris à composer avec cette « singularité ». Voilà…

– C’est tout ? Ce genre de faits n’existent que dans la littérature fantastique.

– Vous ne croyez pas que parfois il nous faut dépasser nos convictions sur ce qui existe ou pas ? A force de réflexion, je me suis donné une explication qui n’a rien de scientifique mais qui me convient. Pouvez-vous imaginer une force contenue dans l’écriture ? A voir votre expression, ça commence mal. Vous croyez à l’énergie, n’est-ce pas, Héloïse ? Vous êtes d’accord qu’elle ne se perd pas. L’auteur de ces cahiers était une personne particulière, non pas un être venu d’ailleurs, mais quelqu’un de différent… Ça existe, vous savez ?

– Partant de là, on peut avancer n’importe quoi, mais ça n’explique rien. Tel que vous me l’avez décrit, cet homme avait le profil pour être un artiste d’art brut, son oeuvre c’était ses écrits. Mais de là à leur donner force et vie…

– On ne peut pas imaginer que quelqu’un puisse donner force et vie à son oeuvre ?

– Pas comme vous l’entendez ici, il faut rester crédible.

– Et si je vous disais, êtes-vous certaine d’avoir vu ou entendu ce que vous croyez avoir vu ou entendu ? Et mes anciens voisins, peut-être s’agissait-il d’un psychose collective ?

– Je ne suis pas…

– Allons, vous êtes comme tout le monde, influençable et même hautement influençable en ce qui vous concerne.

Mon cher voisin essayait de me déstabiliser, mais tout influençable que je suis, comme les chats, je retombe toujours sur mes pied. Il reprit.

– Croyez-vous ?

– Que quoi ?

Lisait-il dans mes pensées, maintenant ?

– Croyez-vous que des pensées puissent faire assez de bruit pour vous effrayer.

– Ah ça oui, les miennes, quand elles s’y mettent… Enfn plus maintenant… Quoique de temps en temps…

– Que voilà une belle preuve d’instabilité ! Je vous taquine. Pourriez-vous vous mettre la tête à l’envers et voir les choses différemment ? Un mot, c’est bruyant. Une batterie entière de mots, si vous avez l’oreille fine, vous les entendrez rien qu’en les lisant. Ne me dites pas que ça ne vous est jamais arrivé ?

– D’accord, d’accord. Venez-en au fait. Disons que je n’ai plus rien à rétorquer et que j’attends la grande révélation. Les mots font l’homme et l’homme fait le monde à son image. Ensuite l’homme libère les mots, où ils se libèrent eux-même, et l’image n’existe plus, et les mots la recrée, à l’infini. Et dans cet immeuble, c’est l’endroit où ça se passe.

– Vous avancez.

– Vous plaisantez !

– Jamais.

– Bon, un peu de concret maintenant. Si les voix prennent la place des mots qui s’effacent des cahiers, un jour il n’y aura plus rien dans les cahiers et plus de voix dans l’escalier. Pourquoi ne pas les ouvrir tous ? Une sorte de désinfection. En quelques jours tout est nettoyé.

– Les mots ne se perdent pas, ils s’écrivent autre part, se recomposent dans l’espace. Ils réécrivent sans cesse notre histoire.

– Quelle histoire ?

– Ce que nous vivons n’existent que dans notre mémoire, vous êtes d’accord. Pour être plus simple, regardez cette lettre, celle que vous m’avez remise hier. Je n’en voulais pas parce qu’elle n’est pas pour moi. Du moins, elle n’est plus pour moi si jamais elle l’a été. Et c’est ainsi que tout évènement qui se déroule entre ces murs n’est jamais écrit définitivement.

Il me tendit la lettre recommandée, je la pris et vérifiai le destinataire. Elle était à mon nom. Je regardais Guillaume  d’un air soupçonneux. Dans quel délire essayait-il de m’embarquer ? Et si j’entrais dans son jeu, comment se terminerait la partie ? Je commençais à lever mon bouclier.

– Nulle part rien ne s’écrit définitivement. Mais bon. Tout à l’heure, vous avez dit que l’innocence ne nous concernait pas. Je conçois bien que par nos actes notre innocence s’amenuise. Mais ici, de quoi ne suis-je pas innocente ?

Il ne répondit pas immédiatement, comme s’il cherchait ses mots.

– Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Que faites-vous ici, Héloïse ? Dans un immeuble qui est menacé de destruction un jour ou l’autre. Qui vous a permis d’emménager dans ces conditions ? Comment vous dire ? Voyez-vous, j’ai des doutes sur votre réalité. Vous êtes apparue un jour…

J’étais partagée entre l’envie d’éclater de rire et la nécessité de m’enfuir. Mais comme il faut toujours que j’en rajoute, je contre-attaquais.

– Comment peut-on demander à quelqu’un s’il est réel ? Enfin, soyez logique. Voyons, c’est une aberration… Et puis, une illusion aurait-elle peur ?

– La peur est une illusion.

– Et pour les phéromones ? Je serais la reine des illusionnistes et vous le roi des menteurs. Pour moi, ce qui importe, c’est que je suis réelle parce que j’y crois, et ça me suffit. Et Je ne suis pas apparue comme vous dites, j’ai quitté ma vieille maison qui devenait trop chère pour moi et j’ai emménagé ici, par relation. Ce n’est pas la seule masure en mauvais état du quartier. Fichtre, votre histoire est amusante, ou effrayante, cousue de  fil blanc, mais si quelqu’un est une illusion ici, ce ne peut être que vous. Je suis en train de rêver, je vous ai inventé, comme j’ai inventé les voix et je vais me réveiller. Et vous n’existerez plus… et blablabla. Ce serait d’une tristesse… La vérité, c’est que vous avez le cerveau qui surchauffe à force de rester seul. Si ces cahiers ne font pas d’autre mal que d’exciter notre peur, ouvrons-les, sortons dans l’escalier et attendons les voix de pieds fermes. Moi aussi, je sais crier, je sais déblatérer n’importe quelle stupidité.

– C’est vous qui me faites rire, maintenant. Vous sursautez dès que vous êtes plongée dans le noir et vous êtes partante pour la totale. Je ne vous ferai pas ce coup-là. Souvenez-vous qu’il n’y a pas que les voix. C’est dommage que vous ne me croyez pas.

– Je veux bien croire à tout, à partir du moment où on ne met pas en doute mon corps et mon esprit. Croyez-moi, vous, je suis loin d’être un rêve, une illusion ou une chimère. Si nous sommes comme vous dites, vous autant que moi, nous autant que les autres, des êtres de paroles, car c’est bien ce qui ressort de notre conversation, ça ne va pas nous empêcher de vivre ou de croire que nous vivons, ce qui revient au même. Et si tout est possible, la seule chose que nous ayons à faire, c’est prendre soin l’un de l’autre, à commencer par soigner votre blessure, prendre soin de vos petits cahiers, car sans nous ils ne sont rien que de la poussière en puissance. Sans oublier de boire à la santé du mort. Vous vous rendez compte que vous pissez le sang ? ce n’est pas à l’encre bleue que votre futur va s’écrire. Venez, à votre tour de me suivre, j’ai tout ce qu’il faut chez moi pour vous faire un vrai bandage.

Guillaume était-il le véritable auteur des cahiers ? Je ne sais pas. Etait-il l’auteur des voix ? Je ne sais pas. Avais-je inventé le néant ? C’est possible. Nous avons longuement discuté les jours, les semaines, les mois qui ont suivi. Nous échafaudons des théories, nous les notons, sans jamais y revenir. Parfois nous avons l’impression que quelque chose nous aide à avancer. Notre vie à deux ne tiendrait peut-être qu’à cette recherche de l’inconnu. Cette vie nous convient et nous n’oserions changer quoi que ce soit qui mettrait en danger l’harmonie qui s’est instaurée entre ces murs. Nous dérivons en fuyant les terres habitées que nous fréquentons uniquement pour nous ravitailler. Les goélands, les araignées que je garde toujours à distance, et un chat dont il manque une oreille sont nos compagnons de voyage. Les mots sont des enfants capricieux, Ils continuent à me faire des peurs bleues, du moins, c’est ce que je leur fais croire. Avec le temps, je me suis habituée, c’est du moins ce que je fais croire à Guillaume, parce que parfois, je me laisse encore surprendre et ça gigote fort en moi, tellement qu’une fois j’ai failli tomber dans la grande obscurité. Parfois nous redescendons sur terre et nous nous aimons comme le font les humains que nous n’avons jamais cessé d’être. Nous faisons alors des projets dont les cahiers sont absents. Silencieusement, avec nos yeux, avec nos mains, avec nos corps. Dans ces moments-là, je sens en Guillaume rayonner une lueur d’éternité. Je sais qu’il lit en moi quelque chose de plus fantastique que tout ce que les mots réunis pourrons jamais lui offrir. Il va de soi que l’éternité ne dure qu’un instant. Il va de soi qu’un jour, les étais des étages du dessous lâcheront et que notre radeau larguera les amarres pour la grande aventure.

‘vy – juillet 2015

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