21h mercredi, premier jour de l’exposition de la rétrospective de l’oeuvre de Wifredo Lam, peintre cubain (1902-1982). Je suis toujours surprise de découvrir encore des artistes du XXème siècle aussi prolifique. A croire que certains noms ont trop absorbé mon attention. Il y avait eu Martial Raysse dont (voir ici), toujours en rétrospective à Beaubourg et dont j’avais mis le niveau plaisir-de-voir immédiatement très haut, et maintenant Wifredo Lam.
Ce soir, c’est sur invitation, on a droit à des conférenciers. Comme d’habitude je fais le cabri, je saute d’un groupe à l’autre, attrapant au vol quelques paroles. Mais allons, je me calme, je regarde autour de moi, et ce sont les oeuvres qui me font signe, plus que les paroles. C’est graphique, j’aime. C’est presque monochrome, j’aime. C’est couleur, j’aime, c’est courbe et raide et nu et embrouillé, j’aime, j’aime, j’aime. Je voltige d’un mur à l’autre.
L’exposition nous entraine au fil des lieux que l’artiste a habités, des influences qu’il a subies, Miro, Picasso, Matisse.
« Parce qu’il porte en lui le secret du souffle, du germe, de la croissance,
Wifredo Lam a mis les pieds dans les plats académiques et des conformismes
Wifredo Lam, le premier aux Antilles, a su saluer la liberté. Et c’est libre
De tout scrupule esthétique, libre de tout réalisme, libre de tout souci
Documentaire, que Wifredo Lam tient, magnifique, le grand rendez-vous
Terrible : avec la forêt, le marais, le monstre, la nuit, les graines volantes,
La pluie, la liane, l’épiphyte, le serpent, la peur, le bond, la vie. »
Aimé Césaire, Cahier d’art, n°21, Paris 1945-1946
Au début des salles on découvre ces deux compositions, dans lesquelles il marque fortement son engagement en faveur des républicains espagnols, et où il s’attarde sur les figures de paysans.
Des compositions un peu semblables et assez classiques encore, joliment colorées, si vous vous approchez de la toile de gauche qui, a première vue, est une tranquille scène maternelle, vous verrez des actes de cruauté évidents.
Le peintre fuira l’Espagne après la victoire des armées franquistes et se réfugiera à Paris.
Il y côtoie les avant-gardistes, influencés par la statuaire africaine. Il va alors dépouiller et géométriser les visages. « Il tire cette violence expressionniste du drame intérieur qui l’habite depuis sont récent exil et le décès de sa famille. »
En 1940, il s’exile à Marseille où il rejoint Breton et les surréalistes. L’exposition montre quelques oeuvres collectives. Wifredo Lam remplit des petits carnets de dessins à l’encre. Ils sont peuplés de figures hybrides où l’érotisme et le monstrueux révèlent la libération psychique et formelle à laquelle il aspire.
En Martinique où il débarque avec Breton, il rencontre Aimé Césaire. Il retourne à Cuba où la corruption, le racisme et la misère l’affectent douloureusement. Ses tableaux se peuplent alors d’un monde végétal, animal et humain qui fait écho à l’énergie et aux mondes spirituels propres aux culture caribéennes.
Wifredo Lam reviendra à Paris et sera exposé dans le monde entier.
Je retiens aussi ces planche I, planche VI et planche IX, exécutées en 1971, ces gravures font parties d’un ensemble de dix planches pour l’ouvrage Visible invisible de Carlo Munari,
Bien d’autres choses à voir sur ce parcours. Sur la fin de l’exposition, ces neuf petits tableaux eau forte et aquatinte sur papier, datées de 1969 qui nous racontent des histoires dans lesquelles on veut bien se poser tant qu’elles nous parlent. En voici quelques titres : Genèse pour Wifredo, Insolites bâtisseurs, Façon langagière, Nouvelle bonté, Que l’on présente son coeur au soleil… Connaître, dit-il.
Une belle exposition qui peut ravir petits et grands. Et pour ce qui est de l’ambiance, une dernière image.
Et cette photo en pied qui est juste bien pour glisser ici. Prise par mon mari qui est souvent très flou de moi.
Et pour ceux qui veulent voir, on peut cliquer cliquer sur les photos pour les agrandir.
2 octobre 2015 at 16 h 31 min
Remarquable artiste, à l’inspiration protéiforme, dont j’ignorais tout. J’aime particulièrement les deux compositions sur l’Espagne et les neufs petit tableaux.
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2 octobre 2015 at 16 h 37 min
Oui, moi aussi, et encore un autre tableau (paysage) que je n’ai pas mis dans l’article, j’ai oublié de prendre le titre. Super saison à Beaubourg pour cette fin d’année.
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2 octobre 2015 at 16 h 38 min
J’irais sans aucun doute. Demain soir, nous faisons la nuit blanche à Paris !
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2 octobre 2015 at 16 h 39 min
Quel courage ! Bonnes visites, alors.
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2 octobre 2015 at 16 h 40 min
Merci, à pied et en vélib (en fonction de la météo toutefois…)
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2 octobre 2015 at 16 h 43 min
Il devrait faire beau encore ce week-end.
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2 octobre 2015 at 16 h 55 min
extraordinaire artiste dont j’ignorais tout itou et turlututu chapeau pointu!!! oh merci Evy et merci à ta moitié floue-folle de toi! yeh!!!
je comprends tes cabrioles car j’aurais volontiers bousculer tout le monde en passant et revenant sur les tableaux comme je l’ai fait en te lisant….et comme je te lis attentivement et que je suis officiellement ta louve de collection des phot(e)os….il y a un qui qui (et il est où, ce qui qui?….) serait peut-être plus à son aise en ‘qu’il’ ds « des influences qui a subies, Miro, Picasso, Matisse. »
et puis un ‘ou’ qui a égaré son accent à cause d’un clavier qui ne suivait plus les doigts de sa maîtresse: « ou l’érotisme…. « ……bon en même temps il est question d’érotisme….alors les doigts, la maîtresse….tout ça fait que je sais plus comment je m’appelle!
bisous, Evy pour tout ce que tu nous donnes à *voir*………..mmmmmm……j’me régale, moi :-)
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2 octobre 2015 at 17 h 10 min
Bisous à toi, ma chère louve de garde, mon premier rire de la journée. J’adore rigoler devant mon écran, il devient tout trouble et fait danser les mots. Bon week-end…
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2 octobre 2015 at 18 h 03 min
J’aime le flou, ‘vy !
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2 octobre 2015 at 18 h 07 min
Oh ben la prochaine fois, je ferai que des photos floues. Sourire. Merci, Gilles.
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5 octobre 2015 at 14 h 58 min
C’est beau beau, cette expo. On y est presque, ‘vy… ô que j’aime ta façon passionnée (je sais, je radote) de partager ces moments.
Et puis, un merci à ton mari…. c’est le fun de te voir à l’oeuvre!
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5 octobre 2015 at 16 h 40 min
Tes radotages sont très agréables à lire.
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5 octobre 2015 at 19 h 10 min
Votre article me donne envie d’y aller. Et je le relirai sans doute après ma visite. Merci beaucoup !
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5 octobre 2015 at 19 h 41 min
Bonne visite, alors.
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11 octobre 2015 at 8 h 19 min
Merci pour ce partage qui donne envie très envie d’aller à la rencontre de cet artiste.
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