Ici d’habitude le monde s’écrase, se faufile, se dispute, se rit de la fraternité, ici, le quotidien veut que l’homme ne soit plus qu’un objet mis en boite, ici, c’est à 18h20 le flux et le reflux à la fois, ici, Strasbourg Saint-Denis jusqu’à la gare du Nord, entrer dans la rame est toujours un challenge, un compactage, une déshumanisation, une absurdité. Ici hier le vide ou presque on entre sans se presser on pourrait même s’asseoir il y a de la place suffirait d’y penser, mais ce sont les visages… les visages où les pensées se puisent. Je regarde leurs gestes remaniés au ralenti comme une immensité à conquérir. L’air d’un rien, aux abords de nos corps, le souffle de la vie, un don de vous à moi. Une amplitude, une écriture du temps. En moi, vous êtes, infiniment. Vous êtes ma solitude colorée des rivages de l’autre, le souvenir d’un “je vous aime”, un instantané capturé sur l’extase d’une rencontre. Un murmure, vos gestes, un murmure de l’enchantement suspendu au bord de mes dérives. Je ne bouge pas, que le coeur, que le sang. Je vous bois, je vous goûte, je vous croque à dessein de vous aimer encore. Dans les confins de vous, je nous mélange. Vous êtes ce mouvement, la source de mon souffle… J’ai cueilli des regards, vos visages étaient beaux. J’aurais pu dire sans mot, sans maux aurais-je préféré. La nuit parfois nous illumine.
20 novembre 2015 at 11 h 14 min
Si bien dit… des mots fragiles et puissants…! Touchée je suis ;)
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20 novembre 2015 at 12 h 17 min
Merci beaucoup.
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20 novembre 2015 at 11 h 21 min
Pas facile de dire « je vous aime » ! Notre culture l’a bariolé de connotations simplificatrices … et pourtant j’en ai besoin ! Merci bien pour vos mots, ‘vy !
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20 novembre 2015 at 12 h 21 min
On s’en fiche des connotations simplificatrices, ‘ce pas ? Merci, Gilles.
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20 novembre 2015 at 11 h 33 min
Dévisageons nous encore et en corps.
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20 novembre 2015 at 12 h 24 min
On ne peut faire de mal à celui dont on a vu le visage…
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20 novembre 2015 at 11 h 53 min
Pour bien connaître ce tronçon de la ligne 4, ce texte fait écho en moi… Très authentique et sincère !
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20 novembre 2015 at 12 h 27 min
C’est sorti comme ça. Merci.
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20 novembre 2015 at 16 h 59 min
C’est mon coeur qui te lit. Ils en sont remplis ces mots. De coeur et d’âme.
Oui, la nuit parfois nous illumine.
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20 novembre 2015 at 17 h 33 min
Le petit matin aussi, parfois. Il suffit de pas grand chose pour que les mots trouvent leur chemin.
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21 novembre 2015 at 14 h 08 min
Merci ‘vy d traduire aussi profondément ton ressenti, ta proximité avec ceux que tu croises, et je m’aperçois que proximité je l’ai écrit pudiquement pour ne pas dire amour.
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21 novembre 2015 at 15 h 36 min
Proximité, c’est déjà un joli mot.
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