Quatre heures du matin, l’oeil émerge, l’horizon vacille, les rêves à peine sortis de leur cocon se recroquevillent. Les étagères vides en face du lit émettent quelques reproches. Toujours les mêmes. Les deux pieds tâtonnants donnent le la quotidien. Ils irons nus, il ira mieux. Château de cartes les heures vont s’entasser les unes sur les autres, nul ne sait quel air penché elles auront fin de soirée quand le jour s’écroulera. Sa vie. Ogritude ponctuée d’aberrations. On ne retrouvera que sa peau. Il y pense. Il tire un peu sur les coutures invisibles, s’étonne toujours de leur absence. Quatre heures trente il sort. La rue va, il la suit. La première flaque sera la bonne, les pieds joints il éclabousse la nuit trop lente à s’effacer. Son reflet vient le rejoindre sautant à contretemps à deux ils multiplient les eaux les relient entre elles en mare mer océan qui débordent comme un rire communicatif, on ne tarde pas à entendre les voix langoureuses des sirènes attirées par la marée montante, le bercement des brumes côtières. Il saute sur le tremplin de ses chimères se tenant par la main les pieds noyés fondus. La chute inexorable. Des voix autour de lui, la rue le cerne, l’enroule, l’étouffe de ses lianes. Il se relève, se fraie un passage entre les voix. Là-bas, la rive…
13 décembre 2015 at 20 h 26 min
ah attends je prends un respir et je replonge je sais déjà que je nagerai encore, je sais juste pas combien de fois, c’est beau ça coule comme de l’eau sur le dos euh ah non quand même j’dirai pas ça… j’avais hâte ‘vy et tu m’épates, libre / je recommence et je reste là un peu avec toi avec cette page et muette un peu encore avant de franchir l’océan / et cette phrase qui me mouille l’âme encore plus que les autres La rue va, il la suit.
Tout ça goûte si bon la poésie, si bon la liberté.
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13 décembre 2015 at 20 h 47 min
Et cette image, dis-moi… tu l’as attrapée dans un rêve?
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13 décembre 2015 at 21 h 05 min
Un rêve un peu ancien mais que j’ai toujours plaisir à retrouver.
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13 décembre 2015 at 21 h 02 min
Merci pour ta spontanéité, Caroline, elle fait du bien.
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14 décembre 2015 at 9 h 14 min
On est emporté par ce courant irrépressible, le ruissellement du quotidien qui se transforme en torrent intérieur. Tu manies l’onirisme avec virtuosité, aussi bien dans le texte que sur cette magnifique photo.
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14 décembre 2015 at 9 h 49 min
Merci pour ces mots.
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14 décembre 2015 at 11 h 47 min
Mystérieuse dérive au fil des mots et plongée dans l’image. Le désir d’y demeurer.
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14 décembre 2015 at 12 h 22 min
Attention quand même, ça mouille un peu…
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14 décembre 2015 at 14 h 00 min
J’ai des écailles!
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14 décembre 2015 at 14 h 41 min
Ah, vous aussi…
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