Et quelle atmosphère ! Jour de pèche pour photographes de tout poil. Je n’étais pas seule à longer le canal vidé de ses eaux pour entretien, réparation et nettoyage. Le canal Saint Martin relie la Seine au bassin de la Villette, la dénivellation est compensée par neuf écluses qu’il faut entretenir périodiquement, la dernière fois que le canal a été vidé, c’était en 2002. En début de semaine, les poissons (brochets, anguilles, gardons, carpes…) qui ne s’étaient pas laissés entrainés par le courant devant les mener à la Seine lorsque l’eau s’est retirée, ont été ramassés et placés en amont ou en aval. Les travaux devraient durer jusqu’en avril. Pour l’instant c’est une ambiance de désolation qui règne entre les rives, et si ce n’est les mouettes qui pataugent dans les résidus d’eau vaseuse et les déchets, on y trouve divers objets assez étonnants. Je suis impressionnée par le nombre de vélos et de motos dont la tonalité tend vers un gris intemporel.
Avant d’arriver au coeur du sujet, voici une photo street art live, j’ai eu la surprise et le plaisir de tomber sur un graffeur en pleine action. Ne trouvez-vous pas que le revers de l’artiste semble correspondre au visage dessiné ? Je me cache, tu me vois. Du moins, j’aime bien l’imaginer.
Histoire de partager avec vous toutes ces jolies petites choses dont le destin paraissait avoir été scellé dans l’opacité de l’onde, je vous ai préparé un album où vous pourrez vous emplir d’une certaine poésie comme celle du caddie flottant dans un ciel clément. Je vous évite les gros tas d’ordures qui ne présentent aucune particularité artistique pour le sujet du jour (pour les nouveaux, il suffit de cliquer sur une image, l’album s’ouvre, et vous avez la possibilité d’agrandir en full size si l’envie vous en prend).
Ainsi, franchissant vaillamment les ponts qui surplombent le canal pour passer d’une rive à l’autre, je finis irrémédiablement par tomber sur le célèbre Hôtel du Nord immortalisé par le film éponyme que Marcel Carné a réalisé en 1938.
Allez, je ne résiste pas à l’envie de vous faire réécouter la délicieuse gouaille d’Arletty s’accordant parfaitement aux dialogues d’Henri Jeanson (merci, Francis) dans la scène immortelle qu’elle partage avec Louis Jouvet sur une écluse située tout près de l’Hôtel du Nord :

Et pour finir, un petit clin d’oeil puisque dans mon parcours j’ai croisé deux des établissements que le blog Revue des moments perdus m’a fait connaitre par le biais de ses articles. Ainsi vous retrouverez la Rotonde dans « Mes terrasses préférées » et le Point Ephémère et ses abords colorés si caractéristiques (ci-dessous) dans « Moments secrets » (pour ce dernier, un mot de passe est nécessaire, vous le trouverez facilement dans l’article « Gelée royale » – du moins le jour où mon article est posté).
9 janvier 2016 at 9 h 19 min
Grand plaisir à refaire cette balade aux côtés de vos somptueuses photos. Formidable article, foisonnant d’informations et si joliment mis en page. Quant à l’artiste, oui oui, je suis d’accord!
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9 janvier 2016 at 10 h 58 min
Merci beaucoup, Anne, pour tous ces compliments.
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9 janvier 2016 at 9 h 37 min
Belle balade et belles photos…
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9 janvier 2016 at 10 h 59 min
Merci.
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9 janvier 2016 at 10 h 06 min
Quelle magnifique série….merci…je me retrouve immédiatement en 2002, j’y habitais encore Paris, et me suis également promenée le long du canal pendant son grand nettoyage….je revois cette étrange atmosphère, et toutes les moules restées collées contre les murs…sourire
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9 janvier 2016 at 10 h 59 min
Je n’ai pas vu de moules… on les aura ramassées ou je les ai ratées. Merci, Irène.
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9 janvier 2016 at 10 h 13 min
Comme ces photos sont émouvantes, merci.
Je me demande ce qui surgirait du fond si on me vidait de mes eaux pour entretien.
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9 janvier 2016 at 11 h 02 min
Ah je vous retrouve bien dans cette troublante question que nous devrions tous nous poser… En ce qui vous concerne, je suppose que ce qui apparaitrait serait délicatement enrobé d’une poésie énigmatique et oh combien attirante. Et je ferais de superbes photos.
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9 janvier 2016 at 13 h 01 min
Merci ‘vy. Nul doute que votre regard rendrait beau le révélé.
J’aime imaginer qu’au fond de nous, à cette occasion, nous retrouverions des bouts des autres – qu’ils croyaient perdus – et que chacun retrouverait alors.
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9 janvier 2016 at 13 h 39 min
Je vous lis « qu’ils croyaient perdus », et je pense, ou qu’ils nous ont laissé volontairement en douce comme en dur. Nous sommes comme des huîtres, nous fabriquons des perles avec ce qui nous alimente et ce sont souvent nos rapports aux autres qui nous nourrissent. Mais votre vision est belle.
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9 janvier 2016 at 18 h 04 min
Elle me séduit cette comparaison avec les huîtres. Puissent demeurer les perles!
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9 janvier 2016 at 10 h 47 min
Merveilleux, tu m’as étonné et pourtant je connais bien ce coin ! La plupart des photos sont magnifiques. Et Arletty… Cette voix, cette démarche. Et le dialoguiste ?! Ça c’est du dialogue. Poétique, plein de verve et plus profond qu’il n’y parait .
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9 janvier 2016 at 11 h 11 min
Je n’ai pas le nom du dialoguiste… mais j’adore. Merci, Francis.
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9 janvier 2016 at 11 h 51 min
Henri Jeanson. L’un des plus grands en France.
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9 janvier 2016 at 12 h 40 min
Ce nom ne m’est pas inconnu, c’est déjà ça. Merci de ce complément d’information (je vais l’insérer dans l’article). On passe souvent à la trappe le dialoguiste (le seul dont je connais vraiment le nom, c’est Audiard), et même parfois le scénariste, donnant la part belle au réalisateur et aux acteurs, alors que… J’ai même l’impression qu’Arletty n’est pas l’actrice principale du film, et pourtant c’est d’elle dont on se rappelle… pour une toute petite scène qui est devenue un monument faisant partie du patrimoine français.
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9 janvier 2016 at 13 h 35 min
Le scénariste-dialoguiste est la plupart du temps un homme de l’ombre, et ça me va très bien. Même si tout est construit autour d’une histoire… Prévert ou Audiard ont été connu du grand public parce que l’un fut poète populaire et l’autre cité par le général de Gaulle (il le raconte lui même)
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9 janvier 2016 at 13 h 45 min
C’est vrai, Prévert… Audiard, on tombe souvent sur un petit morceau de lui. Récemment, je me suis prise à me délecter de quelques dialogues des Tontons flingueurs au hasard d’un « j’aime » de facebook, et de me laisser encore surprendre et me dire, Quand même, c’est bon !
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9 janvier 2016 at 10 h 50 min
Vous avez l’oeil, c’est le moins qu’on puisse dire. Excellent reportage.
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9 janvier 2016 at 11 h 14 min
Merci beaucoup de l’apprécier.
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9 janvier 2016 at 12 h 03 min
le coin où je réside quand je me rends à Paris, ce qui arrive régulièrement. J’aurai l’occasion de le voir ! Merci bien, ‘vy !
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9 janvier 2016 at 13 h 34 min
Ce qui donnera peut-être naissance à quelques dessins…
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9 janvier 2016 at 13 h 56 min
Une bien bonne idée, ‘vy ! Je vais ajouter Paris à la liste de mes sources d’inspirations à ma prochaine visite !
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9 janvier 2016 at 16 h 57 min
ça me donne l’en’vy de publier les photos prises un jour d’août où je déambulais sur le canal…… ah quelle inspiratrice tu fais! :-)
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9 janvier 2016 at 17 h 00 min
Ah mais je veux les voir ces photos !
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13 janvier 2016 at 12 h 54 min
c’est fait……mais ce n’est pas une expo……c’est une explo pour l’amoureuse que je suis…. ;-)
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13 janvier 2016 at 15 h 45 min
Je viens de voir tes bien belles photos.
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9 janvier 2016 at 19 h 02 min
ah toi, j’aurais voulu y être… avec toi… rire, me réjouir de tout ça, de cette riche décrépitude… avec toi… tu transmets cette folie, cette joie, comme un grand repas pour l’âme… ça fait du bien ‘vy… cet article est magnifique, parmi mes préférés, j’y reviendrai… j’envoie le lien à mon chum, qui aime tant le canal, et là, tout de suite, je me repasse les photos… et puis ah. je m’ennuie d’elle… quand je suis revenue de Paris, j’ai dit d’elle qu’elle était un grand musée à ciel ouvert… voilà que tu me le prouves encore… quelle belle exposition que celle-là… vue par toi qui sais voir et regarder… c’est du wow.
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9 janvier 2016 at 19 h 02 min
Ah, oui. Et cette vidéo. Un pur délice. Vraiment. Aie aie aie.
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9 janvier 2016 at 19 h 10 min
Et oui, cette oeuvre de graffiteur m’a tout l’air, à moi aussi, d’une sorte d’autoportrait. Quel que soit le cas, c’est une oeuvre forte, je trouve.
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9 janvier 2016 at 19 h 42 min
Quand j’étais jeunette, j’imitais bien l’Atmosphère d’Arletty. Sérieusement, et partant d’un éclat de rire ensuite. Mon mari adorait et me le demandait.
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13 janvier 2016 at 12 h 56 min
je m’en doutais!!!! tu lui ressembles tant!
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9 janvier 2016 at 19 h 39 min
Un p’tit bout de Paris, j’ai pensé que tu aimerais. Ouaip, si t’avais été là, on se serait montré des trucs, on aurait été boire un verre dans une des terrasses de Francis, et je t’aurais menée à l’expo que j’ai vue ensuite dans une galerie là où le canal devient marché.
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15 janvier 2016 at 5 h 45 min
Votre reportage photo est très beau. C’est incroyable tout ce que les gens peuvent jeter, persuadés qu’on ne retrouvera rien – et c’est faux.
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15 janvier 2016 at 7 h 47 min
Merci. En effet, c’est très surprenant tout ça.
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