Je suis entrée un peu par hasard dans l’exposition et je ne sais plus trop comment je me suis retrouvée avec un audioguide branché sur les oreilles, j’ai suivi le mouvement, dans le fond, je n’y connais rien ou presque, alors pourquoi pas se laisser tenter par cette proposition de voyage dans la création mexicaine de la première moitié du XXème siècle ? Bien sûr, Frida Kahlo, je ne vous le cache pas, y était un peu pour quelque chose, parce que je me traine quelque regret de n’avoir pas vue l’exposition Kahlo-Rivera au musée de l’Orangerie en 2013, mais finalement il y a peu de tableaux d’elle ici et si les oeuvres de Diego Rivera, José Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros sont fort présentes dans l’histoire de cette époque mexicaine, c’est avec un autre nom dans la tête que je suis ressortie, celui de Nahui Olin, femme lumineuse me semble-t-il, du moins pour l’idée que je m’en suis faite.

De peuple et de révolution, il est fort question, ainsi par la violence exprimée dans les oeuvres d’Orozco, l’engagement dans les mouvements sociaux et politiques de David Alfaro Siqueiros qui tenait à créer un art public et privilégiait la peinture murale, le langage figuratif de Diego Rivera qui voulait soutenir les idéaux révolutionnaires et valoriser l’histoire du Mexique. Une partie de l’exposition met en avant les femmes « de tête » qui vont jouer un rôle fondamentale dans la nouvelle société mexicaine. Alors voilà, c’est là que le portrait peint par Dr. Alt de cette Carmen Mondragon, surnommée Nahui Olin par Gerardo Murillo (dit Dr. Alt), qui fut la muse de nombreux artistes, m’a sauté au yeux. Poètesse, musicienne et peintre, d’une excentricité et liberté sexuelle qui faisait scandale, ce fut un peu ma découverte du jour.  Elle est représentée sur plusieurs tableaux que ce soit des autoportraits ou des oeuvres d’autres artistes.

Enfin, l’exposition navigue dans les rapports des artistes avec les USA, l’Europe, et se termine par une salle dédié au surréalisme qui se développa à Mexico, on notera la présence d’Antonin Artaud et d’André Breton. En 1940, l’exposition internationale du surréalisme fut organisée à la galerie d’Art mexicain. Un parcours haut en couleurs, formes, expression, de tableaux, sculptures, photographies qui donne envie d’approfondir. Si vous n’avez pas l’occasion d’y passer, l’album ci-dessous vous en donnera un petit aperçu :

L’exposition est à voir au Grand Palais jusqu’au 23 janvier 2017