Je devais rester au sol. Mon mari m’avait dit : « tu pourras te balader, prendre des photos de trains, j’en ai pas pour longtemps ». C’était sur le chemin, alors j’avais répondu : « d’accord, j’aime les trains, je vais faire de super photos ».
D’abord on m’a mis un casque sur la tête qui ballotait désagréablement , ensuite un gilet orange. Bien. Et puis on m’a demandé mon sac à main parce qu’on ne peut pas monter avec un sac à main. « Monter ? »
Je regarde le château d’eau qui se dresse fièrement sous le bleu du ciel. Monter. Je serre mon appareil photo dans ma main. Avec lui je ne risque rien, pas le moindre vertige, pas d’appréhension, il me tient fermement par le désir de la découverte… je sens même se glisser en moi une sensation gourmande en pensant aux images à venir. Une occasion comme ça, on ne la rate pas. Fin prête, mon capitaine… euh, monsieur le plombier puisque c’est lui qui ouvre le chemin…
… mais je pensais que c’était comme un phare, une tour, un beffroi, qu’il y avait un escalier intérieur. Que ce serait des marches à gravir qui tourneraient juste un peu le coeur par manque de souffle. Que nenni ! Moulte échelles tu grimperas, et par trappes étroites te faufileras. Le casque te protégera. Le dos souple tu adopteras, et des mains te cramponneras, jambes alertes il te faudra. Tout s’enchaine à merveille. Ainsi, le labyrinthe ascensionnel nous conduit vers le sommet où le vent, joyeusement puissant joue au maître des lieux, Eole, mon cher ami, a les doigts vigoureux à cette altitude. Mais que peut le vent contre le plaisir de shooter tout ce qui se trouve autour de moi, de l’horizon ferroviaire aux hommes, en passant par les échafaudages, j’aspire à ne rien rater.
La descente se fera librement, sans les hommes qui, penchés au dessus du grand puits, délibèrent sur les travaux faits et à venir. Retrouver le chemin de trappe en trappe, prendre encore quelques photos, et fouler de nouveau le plancher des vaches n’est pas sans un certain plaisir. Deux jours de bonnes courbatures, c’est fort peu payé pour des sensations inattendues.
21 novembre 2016 at 19 h 43 min
‘vy l’acrobate ! :-) Bravo t ;-)
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21 novembre 2016 at 20 h 35 min
« acrobate », comme tu y vas ! je n’ai jamais lâché l’échelle, mis les pattes en l’air, voltigé entre deux barreaux…
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21 novembre 2016 at 19 h 44 min
Super, ‘vy, et très original ! Une belle aventure à ciel ouvert !
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21 novembre 2016 at 20 h 36 min
Merci, Gilles.
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21 novembre 2016 at 20 h 02 min
Pas mal ! Quel courage, bravo :-)
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21 novembre 2016 at 20 h 36 min
Euh, courage, faut pas exagérer. Je ne suis pas sujette au vertige, ça aide.
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21 novembre 2016 at 21 h 37 min
Non, je n’exagère pas, pour ma part je ne pourrais pas grimper et srtout redescendre après …
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21 novembre 2016 at 21 h 47 min
La descente est ce que l’on pense le plus difficile parce qu’on y va davantage à l’aveugle, il faut faire les mouvements en sens inverse, on remonte le film en quelque sorte. Mais à partir du moment où tout est stable, y a pas de soucis… il faut penser que certains grimpent dessus tous les jours et qu’il ne fait pas toujours aussi beau. Là, j’admire.
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21 novembre 2016 at 20 h 09 min
Sensations hautement garanties! Merci pour cette improvisation inattendue.
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21 novembre 2016 at 20 h 37 min
Ce fut un moment délicieux, j’ai essayé de partager.
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21 novembre 2016 at 20 h 11 min
« Avec lui je ne risque rien, pas le moindre vertige, pas d’appréhension, il me tient fermement par le désir de la découverte… sensations.. plaisir… »… C’est tout toi pour moi comme je te vois.
Et dans cette visite impromptue comme dans le reste, c’est mon plaisir, encore là, de passer du temps avec toi… Et un tout égal de te lire, avec ta poésie réflexive, ton amour de la vie, des choses d’elle, celui des états d’être et d’âme qu’on regarde danser, tout intenses qu’ils soient, et qu’on moule et module pour la douceur de vivre… Merci ‘vy. D’être là.
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21 novembre 2016 at 20 h 43 min
Merci, Caroline. Que ne ferait-on pas avec un appareil photo ? Je suis un jour passée sur une passerelle au dessus du vide, sans l’appareil je ne passais pas, avec… j’ai dû croire que c’était un parachute… en quelque sorte, ça l’était.
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23 novembre 2016 at 15 h 16 min
je comprends ça, Evy…..sans le plaisir des photos à faire et à venir, il y a bien des endroits où je ne me serais pas risquée……genre dans une foule de gens, par exemple!!! et comme caroline, qu’est-ce que je me réjouis de te lire! c’est du style: ton article est ouvert depuis des jours dans un onglet de mon ordi mais j’attends pour le lire, juste pour prolonger le moment où je découvrirai le contenu (en toute quiétude et *présence* à toi)…..comme lorsqu’on attend avant de déchirer le papier d’un cadeau……mmmmmmm
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23 novembre 2016 at 15 h 21 min
« euh, monsieur le plombier puisque c’est lui ouvre le chemin »…heu…il est où le quiqui du….. ;-)
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23 novembre 2016 at 20 h 27 min
oups, le quiqui s’est envolé, c’est que le vent soufflait. Je corrige de suite sinon il va encore s’envoler de ma tête de linotte. Merci.
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23 novembre 2016 at 20 h 22 min
Tout plein merci, maly. Ça me fait tout doux au coeur ce que tu dis.
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21 novembre 2016 at 20 h 27 min
l’art est partout, et là, il était là…merci pour lui « vy et belle soirée
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21 novembre 2016 at 20 h 43 min
Belle soirée, Irene.
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22 novembre 2016 at 9 h 23 min
Vertigineuse performance!oui, on peut admirer ceux qui le font tous les jours, sauf que pour eux ce n’est plus une performance du coup. Bravo, j’en ai les mains moites….
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22 novembre 2016 at 21 h 31 min
Quand on est dans la performance, on n’a pas le temps d’avoir les mains moites, par contre, sales, c’est certain.
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