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les oiseaux dans le bocal

ou comment les poissons rouges ont pris la clé des champs

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street art

Soupirs

photographié au musée d'Art et d'Histoire de Saint-Denis, en octobre 2010
dessins photographiés au musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis, en octobre 2010

« Probablement, parce que j’ai fait du corps l’objet et le sujet de toutes mes explorations, ce qu’elles ont dit de l’âme et du corps m’a fasciné. » Ernest Pignon-Ernest, à propos des femmes mystiques.

Corps touché par l’esprit, l’oeil ou le plaisir, ce qui me fait l’aimer, le trait, le doigt, le regard qui en suit les contours, le rendu, le bouger, les vibrations, la chaleur, la vie. Corps complice d’une âme trop puissante.

La composition de cet article a été remise par deux fois. Il y a quelques mois, j’avais envie de parler des femmes mystiques et des dessins d’Ernest Pignon-Ernest que j’avais découvert il y a quelques années. Et puis, l’artiste a créé une autre oeuvre, sur Pasolini. Alors je me suis dit que j’allais parler des deux, mais je ne voyais pas au début de réelle relation si ce n’était le trait de l’artiste. Je pensais même que les sujets allaient s’entrechoquer. Alors j’ai lu, j’ai écouté une émission de radio sur Pasolini, je me suis rappelé l’exposition que j’avais vue à la cinémathèque de Paris. Un lien évident se tissait entre elles et lui, le corps supplicié. Malgré tout, j’ai laissé l’article dans un coin de brouillon, jusqu’à il y a quelques heures, l’intérêt de ‘quatre’ d’entre vous me l’a fait rouvrir, retravailler un peu et enfin partager.

« ce serait miracle ou damnation si tu avais un corps » « une pure volupté » Des corps déchirés par des feux chavirants. Perdre la forme de son corps à la folie. Elles sont si belles les extasiées d’Ernest Pignon-Ernest et font si peur à voir dans les mots qui les décrivent. D’où leur vient cette beauté si ce n’est de l’amour de l’artiste, si bien accompagné des mots du poète André Velter :duoPignon-Ernest

« Nous vous saluons, ô combien tendrement,

Pour la part de ciel qui vous est passée sous la peau,

Pour la terre qui vous fut de peu de réalité

Alors que vous étiez en charge d’un réel infiniment mêlé d’apocalypse et de miel, »

Alors voilà, ce sont deux oeuvres d’Ernest Pignon-Ernest, street artiste qui colle la plupart du temps ses oeuvres dessinées sur les murs de nos villes. En octobre 2010, je visitais son exposition, Extases, au musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis, où étaient présentées les dessins, les ébauches sur grands formats ainsi que dans l’ancienne chapelle des Carmélites où l’oeuvre finie, totale, se dressait, papier marouflé sur des plaques d’aluminium posées sur un sol sombre comme un miroir où les mystiques reflétées touchaient la profondeur avant de s’élancer vers le ciel. Et cette vue m’avait prise à la gorge, tant la beauté miroitante m’imprégnaient d’émotions alliant magnificence et défiguration. L’exposition mettaient en scène l’extase de huit femmes mystiques ainsi dévoilées dans les positions extatiques, à moitié dénudée, offerte à l’incommensurable volonté de leurs âmes en ascension. L’année dernière est paru le livre de cette exposition, Pour l’amour de l’amour, qui fut créée en Avignon. Partant d’une interrogation sur l’extase, d’une fascination, d’un questionnement sur la représentation des corps qui tendent vers la désincarnation, Pignon-Ernest s’est attaché à représenter les soupirs, les cris de ces expériences ineffables. Sensuels et charnels, ces portraits ont été réalisés à partir d’écrits de mystiques. La danseuse Bernice Coppieters en inspira l’expression.

DSC03961Pasgp« Je paye un prix pour la vie que je mène. Je suis comme quelqu’un qui va descendre aux enfers. Mais quand je reviendrai, si je reviens, j’aurai vu d’autres choses, tant d’autres choses, plus loin que l’horizon. » Pier Paolo Pasolini, entretien donné à Furio Colombo en novembre 1975, quelques heures avant son assassinat.

Le travail récent de l’artiste sur Pier Paolo Pasolini, je l’ai vu sur les murs de la galerie Openspace non loin du canal Saint-Martin que je venais de photographier vidé de ses eaux et dont l’article traine encore entre les murs virtuels de ce blog. L’exposition était intitulée ‘Si je reviens’. Il s’agit d’un dessin représentant Pasolini portant le corps de Pasolini mort. Corps méchamment supplicié. Ces images furent collées dans les lieux que le poète-scénariste-réalisateur fréquenta en Italie.

Le corps absolument, une matière que le talent de l’artiste exalte.

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N’ayant pas pu prendre de photo d’ensemble à Saint-Denis, pas assez de recul, trop de monde, j’ai trouvé celle-ci sur le blog de Midi Libre, assez représentative de ce que dégage cette oeuvre.

 

Je vous rappelle qu’une page rassemble tous les liens sur les 48 articles d’expositions que vous trouverez sur ce blog.

Art urbain, vernissage à la galerie Le Lavo//matik

0116SA4284afficheC’était hier, samedi 24 janvier, à la galerie d’arts urbains Le lavo//matik, dans le 13ème arrondissement de Paris, par temps froid mais sans pluie, des amis nous emmenaient à un vernissage. Il s’agissait d’artistes pochoiristes du collectif WCA (working class artist). Artiste Ouvrier, dont j’ai déjà parlé sur ce blog, sur cette page, est arrivé le premier. Il est le créateur de la double découpe polychrome, technique très précise qui permet de n’utiliser qu’un ou deux pochoirs pour obtenir un dessin de multiples couleurs, si j’ai bien compris.

Dès l’entrée la galerie m’étonne par son côté touffue et bien rangée, nous sommes accueillis avec le sourire, ce qui réchauffe du froid extérieur. Je demande si je peux prendre des photos, ce qui m’est très gentiment accordé, et je me concentre sur une multiple visites des lieux qui me révèlent toujours des choses que je ne vois pas d’un premier regard.

L’épisode de la petite boîte ou comment je repars avec une oeuvre d’art. Mes amis décident de m’offrir une boîte (contenant un jeu de cartes), celle-ci passera entre les mains des trois artistes WCA présents : Artiste Ouvrier, Obi Hood et Adey. Chacun leur tour ils vont me la dédicacer, laissant ici quelques mots, là quelques traces graphiques, et sur le dos et le devant de la boîte, Artiste Ouvrier et Adey vont me la décorer à l’aide de leurs pochoirs. Merci, merci. Vous pouvez voir dans l’album ci-dessous les étapes de ces moments dont je ne rate rien, du choix des pochoirs à la signature en passant par le jeu de l’aérosol.

Cliquez sur une photo pour entrer dans l’album :

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Street Art et graffitis – 6 – Jeff Aerosol et JR

Nous terminons cette petite balade dans le street art avec deux artistes dont le travail me touche particulièrement.

Jeff Aérosol parce que j’ai été emballée par ce grand monsieur (autoportrait) qui nous ensilence pour que nous écoutions « la grande symphonie urbaine » , un méli-mélo de sirènes de police, de bruits de moteurs, d’enfants qui jouent, de touristes, d’oiseaux qui chantent. Pour que nous nous écoutions les uns les autres. Je trouve que se dégage de ce haut mur poésie et expressivité. 12 mai 2011, nous mangions une crêpe (au (vrai) chocolat fondu et des amandes grillées… trop bon… et même encore meilleure avec une boule de glace à la vanille… mamma mia, ma che bueno !), une petite crêpe donc sur la place Stravinsky près de Beaubourg, la Nana de Nicky tournoyait à s’en donner le vertige sous les éclaboussements des jeux d’eau de Tinguely. Levant la tête en pleine pâmoison gustative, je vis un échafaudage avec des hommes dessus (pour ne pas le voir me direz-vous…). Nous sommes restés un peu plus que le temps nécessaire à satisfaire notre gourmandise à regarder l’apparition qui se faisait en direct sous nos yeux. Chuuuttt…. nous dit-il. Je crois que c’est là que j’ai connu le nom de Jeff Aérosol.

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Quant à JR, je l’ai découvert au cinéma, avec le film Women are heroes. Je suis sortie de la projection les larmes aux yeux, le coeur en joie, le cerveau en effervescence, pleine d’admiration pour les femmes du film. JR met des photos de leurs regards partout, dans les rues, sur les murs, les toits des favelas, des bidonvilles du monde. Et, cadeau pour nous, il leur donne la parole, et ce que ces femmes disent nous donne de la force, de l’amour, de l’espoir.

JR, il prend des photos de nos visages d’une façon rigolote, en très gros plan, il pose sa cabine photographique pour son projet Inside Out, c’est à Beaubourg que j’ai assisté à la scène : une longue file d’attente pour entrer dans la cabine, d’immenses photos qui tombent de haut lourdement, les visiteurs s’en vont avec leur portrait …

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Ci-dessous, un peu du projet Face 2 Face à Paris.

(JR et Marco réalisent la plus grande exposition de photographie au monde. Pour ce projet, des portraits d’Israéliens et de Palestiniens faisant le même métier sont collés face à face, dans des formats monumentaux des deux côtés du mur de séparation Israël/Palestine)

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Hasard des lieux, cette photo prise en 2007 montre des portraits du projet Face 2 Face collés au même endroit que sera réalisé le monsieur Chuuuttt de Jeff Aérosol 4 ans plus tard.

Street Art et graffitis – 5 – Fondation Cartier pour l’art contemporain

Ça s’appelait Né dans la rue – graffiti, c’était durant le deuxième semestre 2009 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain. Une histoire du graffiti des années ’70 à aujourd’hui, des divers mouvements et formes qu’il prend. Une belle exposition qui se déployait dans les salles d’exposition et à l’extérieur (jardin et façade) de la Fondation Cartier. Les photos étant interdites à l’intérieur, ce qui fut plutôt frustrant, j’ai utilisé mon petit compact de l’époque où c’était permis : la façade et les toilettes.

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Street Art et graffitis – 4 – ARTISTE OUVRIER

C’était le 21 avril 2012,  à Paris. Régulièrement l’association le M.U.R. (Modulable Urbain, Réactif) propose à des artistes urbains d’investir un panneau situé à l’angle des rues Saint Maur et Oberkampf. Le travail de l’un recouvre le travail de l’autre et sera recouvert à son tour. Ce jour-là, nous avons assisté à une performance d’ARTISTE OUVRIER. Bonne ambiance !

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Ernesto Novo (ci-dessous avec ARTISTE OUVRIER) était venu saluer son ami.

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Street Art et graffitis – 3 – Musée de la Poste

Ça s’appelait Au delà du Street Art. C’était au musée de la Poste entre novembre 2012 et mars 2013. Après une évocation historique du mouvement en France à travers des photographies et des oeuvres de pionniers, on découvrait les créations de 11 artistes, Banksy, C215, Dran, Invader, L’Atlas, Ludo, Miss.Tic, Rero, Shepard Fairey, Swoon, Vhils, utilisant différentes techniques, différents supports.

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Le prochain article street art nous mènera sur une performance d’ARTISTE OUVRIER.

Street Art et graffitis – 2 – In Situ Art Festival

Avant de construire un écoquartier sur une ancienne casse, libre jeu avait été laissé à une cinquantaine d’artistes urbains internationaux.  Ça se passait au Fort d’Aubervilliers (Seine Saint-Denis), en mai, juin, juillet 2014. L’entrée était libre et l’espace était grand, près de 2 hectares. Une belle balade dans le monde du street art. On y trouvait entre autres des oeuvres de  : Jeff Aerosol, M. Beerens, Btoy,13bis, C215, Sylvie Da Costa, Dan23, G. Denning, Jean Faucheur, Fenx, H101, Kan, Kenor, Kouka, Kram, Jace, Jim, Cyklop, Mygalo, Nemi, Milo, RCF1, Stoul…

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Le prochain article street art concernera une exposition au Musée de la Poste, à Paris

Street Art et graffitis – 1 – Palais de Tokyo

Comme l’a montré l’aventure de la Tour Paris 13, investie pendant quelques mois par une centaine de street artists en 2013, puis visitée durant un mois par des milliers de personnes, avant d’être démolie, le street art est un art éphémère qui est de plus en plus apprécié.

Je démarre ici une suite de séries photos sur les oeuvres d’art urbain que j’ai photographiées au fil des rencontres, performance ou expositions entre 2009 et 2014.

Histoire de faire le lien avec mon précédent article sur le Palais de Tokyo, c’est par des photos de ce musée que je vais commencer. Voici donc les escaliers illustrés par Dran pour l’exposition Inside en 2014.

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Mais il y a un lieu bien plus caché dans le Palais de Tokyo, je crois qu’aujourd’hui il n’est visitable que sur rendez-vous, s’il existe encore. J’ai eu la chance fin 2012 d’en trouver la porte entrouverte. Une petite porte qui cachait bien ce qu’il y avait derrière.J’ai eu l’impression d’entrer dans un autre monde, l’atmosphère silencieuse et non moins expressive était très mystérieuse.

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Pour en savoir plus sur ce lieu, je mets le lien sur la page du Palais de Tokyo : Lek, Sowat et Dem189 dans les entrailles du Palais de Tokyo.

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