Une grande structure, il en fallait bien une. Je me demandais… je me doutais qu’ils utiliseraient le forum. J’en ai vu pousser, pendouiller, s’agiter, se tourner des choses dans ce trou au centre du hall de Beaubourg. Aujourd’hui, ces caissons de tôle galvanisée ouverts au public moyennant quelques dizaines de marches à monter forment un espace qui donne un autre aperçu de l’oeuvre d’Anselm Kiefer présentée au sixième étage. Ai-je la capacité d’accueillir une telle oeuvre en moi pour vous en parler bien ? Je suis sortie de cette grande expo la tête dans la matière, de l’odeur de peinture en mémoire et le très beau tableau de Lilith en fond dans le regard. J’avais des mots qui flottaient dans la tête, ils écrivaient une lettre qui commençait en disant combien je vous aime… non, c’est inconvenant… alors plutôt cet autre combien j’aimerais visiter un de vos ateliers, me perdre dans vos dédales oeuvresques. Et combien je suis heureuse de pouvoir revenir, retourner, revoir cette exposition, un bien beau cadeau de fin d’année. Et la prochaine fois, je ne prendrai pas de photos, je me poserai, je regarderai les oeuvres, les visiteurs, les regards, les liens qui se tisseront, les pensées qui s’échapperont.
Mais n’allons pas trop vite, pour l’heure, c’est de ce bloc monumental dont je vais dire deux mots. J’y étais seule, libre d’y rester le temps que je voulais, peut-être les gens ne savent-ils pas qu’ils peuvent y entrer gratuitement. Steigend, steigend, sinke Nieder – En montant, en montant vers les hauteurs, enfonce-toi dans l’abîme, austère et froide à l’extérieur, touffue l’oeuvre intérieure est composée de très longues bandes de plomb qui tombent de haut dans un fond d’eau. Sur ces bandes sont collées des milliers de photographies appartenant à l’artiste. Ces bandes d’images font penser à des films déroulés, mais contrairement au celluloïd, le plomb ne laisse passer aucun rayonnement. On dirait aussi un nid de longs serpents, ce serpent qu’on retrouve dans beaucoup de tableaux. Un rapport ? Un vrai capharnaüm d’images, un régal chaotique pour mes yeux et tout ce qui s’y raccroche, mon âme, mon coeur, mon corps, la main qui tient l’appareil photo, le doigt qui appuie et vous prend un peu de ce que vous avez posé ici, le flot de vos pensées, Monsieur Kiefer ? Dedans ces grands murs métalliques, moi, je me fais des rêves… les rêves me font.
Alors voilà, un tout petit album avant l’autre qui sera bien trop grand. Il suffit de cliquer pour entrer dedans, etc… et que l’image soit.
Cette installation est visible au Centre Pompidou en entrant face à la porte.
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Autre article sur Anselm Kiefer : l’alchimie du livre, une exposition à la BNF, ici
Et bientôt des photos de l’exposition rétrospective.
16 décembre 2015 at 19 h 49 min
Etonnant, attirant, je songe à une forêt d’algues.
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16 décembre 2015 at 20 h 06 min
Aussi, oui, tout à fait. Alors nous serions dans l’eau et l’eau qui se trouve en bas serait la surface du plan d’eau. Nous aurions donc la tête à l’envers… ce qui ne me gêne pas. Vous non plus, certainement, vu que vous avez des écailles.
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16 décembre 2015 at 20 h 49 min
Vraiment étonnant, un univers foisonnant, presque luxuriant. Et comme toujours, décrit à merveille. Il faudra que j’y aille !
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16 décembre 2015 at 21 h 12 min
Une jungle d’images. Oui oui oui, il faut y aller.
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17 décembre 2015 at 10 h 19 min
J’adore : j’ai vu plusieurs expos de lui en Belgique et celle au Grand Palais il y a quelques années à Paris. C’est toujours impressionnant de matières, de format ! Merci.
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17 décembre 2015 at 10 h 57 min
Cette exposition est moins monumentale que celle du Grand Palais qui exposait ses tours en ruine sous un éclairage qui jouait la nuit tombée sur les ombres des tournesols. Son Monumenta, c’est là que je l’ai découvert, m’avait très fortement impressionnée et reste le meilleur que j’ai vu jusqu’à présent. Mais la matière y est et les tableaux grand format aussi…
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17 décembre 2015 at 11 h 22 min
Il faut aussi que je trouve le courage d’y aller.
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17 décembre 2015 at 13 h 04 min
Oh oui, Lucie…
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17 décembre 2015 at 11 h 42 min
En effet!
Bien d’accord avec Francis: c’est d-écrit à merveille.
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18 décembre 2015 at 1 h 58 min
Tu l’aimes?… et bien… moi aussi je… je… ah et puis merde… moi aussi je t’aime…
Et puis j’aime ces endroits et ces moments où… on est « seule… libre d’y rester le temps » qu’on veut… merci ‘vy. Et te lire aussi. Marcher avec toi dans ces lieux o
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18 décembre 2015 at 2 h 00 min
j’ai appuyé sur un bouton, et mon message s’est envoyé tout seul… bref, j’aime marcher avec toi dans ces lieux où ton âme danse… c’est ça… avec toi dans ces lieux où ton âme danse… et j’ai même pas regardé les photos encore… alors… ouf. J’y vais. Mais j’envoie avant.
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18 décembre 2015 at 2 h 07 min
Bon, j’ai fait un tour rapide des photos. Et j’ai prononcé le mot « intense » à peu près quatre fois… J’me suis même imaginé un instant à quoi pouvait ressembler la vie avec le personnage… oh intense… puis j’me suis dit que je devrais p’t’être dérouler mes centaines de vieilles bobines de films… bon… non, ça le ferait pas… tu sais, je me gardais cet article pour le digestif, ce soir, eh bien je suis servie… là, je suppose que je ferai un repas de tes photos à venir… Merci ‘vy.
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